Plus de 80% des magasins de l’avenue du commerce et ailleurs au centre-ville ainsi que dans d’autres places commerciales à Kinshasa n’ont pas ouvert ce lundi 11 mars 2019. Pour cause, les employés des commerçants indo-pakistanais, chinois et autres libanais ont décrété un arrêt de travail et manifesté leur protestation contre leurs conditions de travail et pour l’application du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).
Durant toute la matinée, les grévistes ont fait la ronde de l’avenue du commerce, du marché central et ses environs et d’autres lieux de négoce en ville pour empêcher l’ouverture des magasins. Ils sont brièvement massés devant l’hôtel de ville avant de poursuivre leur ronde, scandant des slogans exprimant leurs conditions et interpellant les autorités.
Les manifestants, représentés par l’Intersyndical du secteur de commerce, petite et moyenne entreprise, avaient saisi, le 25 février dernier, le Président de la République à travers un mémorandum pour lui faire part de leur situation. Ils accusent leurs employeurs expatriés de fouler aux pieds les textes légaux et réglementaires régissant le secteur du travail. Des violations qui se traduisent, notamment par des révocations sans cause ni respect des procédures, l’absence des contrats de travail, le traitement inhumain des travailleurs, l’ignorance des heures supplémentaires et des jours chômés et payés, sans oublier les indemnités de transport, la prise en charge médical, les allocations familiales, etc.
L’Intersyndical du commerce et PME fait également état de la fraude fiscale dont se rendent coupables les commerçants indo-pakistanais, libanais et chinois qui ne paient les taxes de l’Etat, cela au moyen de plusieurs stratagèmes. « Sous la complicité des services de l’Etat, peut-on lire dans le mémo, les employeurs se sont arrangés pour minimiser les effectifs de leurs employés afin d’échapper à l’impôt et aux différentes taxes et redevances ».
Et de donner une illustration : « Dans une entreprise de cent travailleurs, par exemple, quinze seulement sont déclarés et payent les droits fiscaux. Les complices se tapent des droits par rapport aux soixante-quinze non déclarés. Il en est de même pour les immobiliers et autres. Les déclarations sont de loin inférieures à leurs coûts réels ».
JEK